14 октября 2012г. в Бельгии состоялись выборы в муниципальные советы, и мы рады приветствовать наших соотечественников, которые предстали в качественно новом ключе – как влиятельные участники политической и общественной жизни Бельгии. Муниципальное самоуправление в стране отличается широкими полномочиями и сосредотачивает в своих руках значительные средства – доля местных бюджетов в консолидированном бюджете государства составляет примерно половину. Депутаты решают все вопросы муниципалитета, связанные с социальным обеспечением, здравоохранением, образованием, транспортом, а также распределением бюджета.
Участвовали:
•Галина Матюшина из Антверпена, 25 место в списке CD&V
• Артур Исаев из Берларе, CD&V
•Вера Дроздик из Антверпена, 24 место в списке sp.a
•Шахнур Минасян из Дёрна, 20 место в списке CD&V
•Аурика Ушкова из Монса, 42 место в списке PS
•Елена Буренина из Шарлеруа, 42 место в списке PS
•Виталий Эни из Брюсселя, 43 место в списке от MR
• Григорий Толстой из Брюсселя, 40 место в списке от MR
Мы поддерживали и размещали информацию о наших кандидатах:
Это люди, которые с уважением относятся и к своему прошлому, и к современной России, и к Бельгии как стране своего проживания, для которой они готовы отдать свои силы, знания и умения. Они стремятся выйти за рамки своих профессиональных обязанностей и сделать что-то большее – помочь соотечественникам, русскоязычным жителям своей страны. Каждому политику необходимы два качества: ясное искреннее понимание цели и воля для реализации этой цели.
Мы рады еще раз отметить, что чувство единства в наших людях неискоренимо. И хотя русское зарубежье очень неоднородно, сейчас заметны ростки консолидации русской эмиграции разных волн. Действительно, русские, живущие в Европе, – люди с самыми разными судьбами. И среди них те, кто в Азии и Прибалтике настрадался после распада СССР, лишенные гражданства и борющиеся за свои права. Это и те, кто уехал в Европу и теперь успешно работает в бизнесе. Это и представители старой эмиграции. Но всех нас объединяет чувство общности с Отечеством, принадлежность к его прошлому и будущему, желание реализоваться в новой стране.
Русскоязычная диаспора сможет реализовать свои задачи и отстаивать права только тогда, когда все мы будем активно участвовать в процессе сотрудничества гражданского общества и всех наших общин.
L’exemple à suivre Les premiers mois de la vie flamande d’Artur se sont particulièrement bien passés. L’intéressé le reconnaît,« on m’a rapidement mis à l’aise. Cela faisait plusieurs mois que mon professeur de l’école élémentaire préparait les élèves à la venue d’un petit Tchétchène. Les autres enfants étaient très curieux à mon égard, un encadrement idéal. » Hyperactif, Artur s’est intégré rapidement et impliqué dans différentes organisations de sa communauté flamande mais aussi tchétchène. Son entrée à l’Université en 2009 lui a permis de jeter un pont entre ses deux identités : c’est à cette époque qu’il décida de créer Weydu, une ASBL qui vise à organiser la jeunesse tchétchène et à motiver les étudiants. Islam Oumarov, étudiant en gestion d’entreprenariat à l’ULg, fait partie de cette jeunesse, il a rencontré « Adam » (le surnom d’Artur au sein de Weydu) il y a dix ans lors de la création du mouvement : « Chez les Tchétchènes, les délinquants sont très mal vus. On se doit de réussir. Les familles prennent « Adam » pour modèle. C’est une personne très importante pour la communauté, un exemple à suivre pour les jeunes. » Titulaire d’un Master en sciences commerciales de la KUL, Artur attache beaucoup d’importance à ce diplôme. « Pour réussir, il n’y a pas de solution miracle. Mes parents m’ont toujours inculqué cette notion du travail. En cela, je nous trouve proche des Flamands. Ce sont des travailleurs acharnés, je les respecte pour cela. » Nous prenons la direction des bâtiments communaux où se réunit la commission des Finances. Ce soir-là, le collège communal fixe le budget 2016. Le bourgmestre Walter Horemans (CD&V) nous ouvre la porte du bâtiment : c’est un grand homme d’une cinquantaine d’années, au regard bienveillant. Il est à la tête de Berlaar depuis neuf ans et ne tarit pas d’éloge sur son petit protégé. « Artur est un homme spécial. Ce qui m’a le plus frappé chez lui c’est sa curiosité et son intelligence. Il a appris le néerlandais en quatre mois à peine ! Ce facteur est déterminant. Plus tard, nous avons remarqué qu’il était intéressé par la politique. Nous lui avons proposé une place sur notre liste lors des élections communales. » Depuis 2012, Artur Issaev siège effectivement au sein d’un conseil communal, dont il préside la Commission des travaux publics. Il combine ce poste avec une fonction de chef d’entreprise qu’il a fondé avec son père. Tout cela représente une masse de travail qu’il tente d’accomplir à la perfection. Ses collègues du collège communal reconnaissent son action : « Un jeune homme engagé qui essaie de s’intégrer au mieux dans ce conseil communal. Il fait toujours son boulot », assure Geert Fierens, conseiller communal CD&V. « C’est une personne fantastique. Quand je vois d’où ils viennent (avec sa famille) et comment ils sont arrivés ici... La façon dont ils se sont intégrés et adaptés à la société est pour moi un exemple que d’autres pourraient suivre. Qu’il soit Tchétchène ou pas, peu importe. C’est un Belge et il fait partie de notre communauté » , ajoute Willy Beulens, autre conseiller communal du même parti. Placé en huitième position, Artur Issaev a été élu avec plus de 300 voix de préférence. Contrairement aux idées véhiculées, ce vote n’est pas communautaire. « Beaucoup de monde connaît Artur dans le centre de Berlaar. C’est quelqu’un de très ouvert et de très calme qui parle avec tout le monde. Il a été très actif dans des associations de la commune, notamment sportive », explique Walter Horemans. Derrière l’apparente tranquillité de l’ascension d’Artur, c’était un pari risqué et parsemé d’embuche. Dans la province d’Anvers, Berlaar est la seule commune où existe encore un cartel entre le CD&V et la NV&A. Une coalition qui fonctionne très bien comme le prouve l’ambiance des réunions. Pourtant, derrière ces deux partis, une portion de la population n’accepte pas les personnes d’origine étrangère.
Очень приятно читать статью в газете Le Soir. Спасибо Алексису Гонсалесу что он так подробно представил Артура Исаева в качественно новом ключе – как человека с большим будущим. Artur, premier élu tchétchène de Belgique Аrtur Issaev est un jeune Belge d’origine tchétchène, engagé politiquement. Depuis les élections communales de 2012, il est conseiller communal CD&V à Berlaar. Au sein de sa petite commune flamande, il porte sur ses épaules l’espoir d’intégration d’une communauté. Le crachin s’écrase sur son vêtement beige. Posté devant la friterie mobile de sa petite commune, Artur Issaev attend patiemment. Puis il me voit au loin, fait un geste de la main et me rejoint d’un pas pressé : « Bonsoir, dommage pour ce temps hein ! Il a fait bon toute la journée pourtant. Qu’est-ce que vous voulez, c’est la Belgique ! Malgré cela, le Belge est toujours content », dit-il sourire aux lèvres dans un français tinté de l’accent flamand de la province d’Anvers. Le jeune homme de 26 ans semble tranquille et sûr de lui. Un manteau d’hiver de circonstance cache sa carrure d’homme bien portant. Notre échange verbal est marqué par sa voix chaleureuse lorsqu’il conte son histoire. Fier du chemin qu’il a parcouru, il semble être aujourd’hui un citoyen belge accompli. C’est pourtant loin de Belgique que son histoire commence : il a vu le jour en Tchétchénie, dans le petit village de Shevtsjenko, avant de transiter par Grozny. Il n’a que trois ans lorsque ses parents décident de fuir la guerre pour se rendre à Moscou. Et c’est à onze ans qu’il débarque en Belgique avec ses parents et son petit frère. Nous empruntons l’allée principale de Berlaar. C’est dans cette petite commune de 11.000 habitants qu’Artur Issaev et sa famille ont élu domicile quinze ans plus tôt. « Nous sommes arrivés en 2000. Depuis lors, c’est ma maison et je ne me sens bien qu’ici. Quand je pars en voyage et que je reviens à Berlaar, je me sens enfin chez moi. » Chez lui, c’est une petite maisonnette en briques rouges. Il y a deux entrées, sur la principale se trouve la plaque de la maison : « Famille Issaev ».Nous pénétrons à l’intérieur par la seconde entrée, une porte vitrée située juste à côté de l’accès principal. Sa femme Medina nous ouvre la porte. « Bonsoir et bienvenue. Débarrassez-vous et enlevez vos chaussures, s’il vous plaît », dit-elle sur un ton chaleureux. Vêtue d’un pull rouge vif, souriante, cette jeune étudiante en économie nous invite à nous asseoir au salon pour prendre le thé. Française d’origine tchétchène, elle a quitté la Bretagne pour s’installer à Berlaar. « C’est dans nos traditions, la femme rejoint l’homme après le mariage »,explique Artur Issaev.